L'arbre généalogique du bouddhisme zen : un guide complet sur les différents types de bouddhisme zen

Master Chen

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Master Chen is a Buddhist scholar and meditation teacher who has devoted over 20 years to studying Buddhist philosophy, mindfulness practices, and helping others find inner peace through Buddhist teachings.

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Introduction : Plus d'un chemin

Nombreux sont ceux qui ont entendu parler du Zen. Rares sont ceux qui réalisent qu'il ne s'agit pas d'une pratique unique et monolithique. Les différentes formes de bouddhisme zen qui existent aujourd'hui sont le fruit de siècles d'évolution et de transmission interculturelle.

Considérez le Zen comme un grand arbre ancien. Ses racines plongent profondément dans le sol du Chán chinois, qui a donné naissance à un tronc robuste. De là, ses branches se sont répandues à travers l'Asie, notamment au Japon, en Corée et au Vietnam, chacune développant son caractère propre.

Ce guide vous guidera à travers cet arbre généalogique. Nous explorerons les écoles chinoises fondatrices, les célèbres écoles japonaises Sōtō, Rinzai et Ōbaku, ainsi que les traditions essentielles de Corée (Seon) et du Vietnam (Thiền).

Voici le chemin que nous allons suivre :

  • Les racines : Chan en Chine
  • Les branches principales : le zen au Japon
  • Au-delà du Japon : le zen en Corée et au Vietnam
  • Le fil conducteur : qu’est-ce qui unit toutes les écoles zen ?

Les racines : le Chán en Chine

Bodhidharma au sixième patriarche

L'histoire du Zen commence par une légende. Un moine indien nommé Bodhidharma arriva en Chine vers le Ve siècle de notre ère. Il apporta un enseignement radical qui allait devenir le cœur du Zen.

Cet enseignement est résumé ainsi : « Une transmission spéciale, en dehors des Écritures ; aucune dépendance aux mots et aux lettres. » L’accent était mis sur l’expérience directe et personnelle de l’illumination, et non sur le seul apprentissage livresque.

Cette lignée s'est transmise de génération en génération. La tradition a véritablement prospéré sous la dynastie Tang (618-907 apr. J.-C.), sous le sixième patriarche Huineng, dont les enseignements ont fait du Chán une école majeure du bouddhisme chinois.

Les Cinq Maisons

Après Huineng, le Chán ne constituait plus une entité unique. Il s'est développé en ce que l'on appelle désormais les « Cinq Maisons » ou « Cinq Familles » (五家), chacune possédant son propre style d'enseignement.

Deux de ces maisons se révéleront être les plus durables et les plus influentes, façonnant directement le Zen que nous connaissons aujourd’hui.

  • École Caodong (曹洞宗) : Fondée par Dongshan Liangjie et son élève Caoshan Benji, cette école se concentrait sur « l'illumination silencieuse » (默照禪, mòzhào chán). Son idée principale est que l'illumination est déjà en nous et que la pratique consiste simplement à laisser cet état naturel se manifester par la méditation silencieuse. C'est l'ancêtre direct du zen Sōtō japonais.

  • École Linji (临济宗) : Fondée par le fougueux maître Linji Yixuan, cette école était réputée pour ses méthodes audacieuses et conflictuelles. Les enseignants utilisaient des cris, des coups et des questions complexes appelées gōng'àn (公案) pour perturber les élèves et les faire sortir de leur raisonnement habituel. C'est l'ancêtre direct du zen Rinzai japonais.

Les trois autres maisons, bien qu'importantes dans l'histoire, ont finalement vu leurs lignées distinctes absorbées.

  • Guiyang (潙仰宗), Yunmen (云门宗) et Fayan (法眼宗) : Chacune avait un caractère unique. L'école Yunmen, par exemple, était célèbre pour ses « barrières à un seul mot ». Au fil du temps, leurs enseignements et leurs praticiens ont été pour la plupart intégrés à l'école dominante Linji.

Les sept écoles

Vous entendrez peut-être aussi parler des « Sept Écoles » (七宗) du Chán. Il ne s'agit pas d'une confusion. Il s'agit simplement d'un regroupement ultérieur de la dynastie Song qui compte les Cinq Maisons originelles, puis y ajoute deux autres écoles issues directement de la maison Linji. Comprendre les Cinq Maisons est essentiel pour en saisir les fondements.

Les branches les plus fortes : le zen au Japon

Importé de Chine au Japon à plusieurs reprises, le zen s'est véritablement implanté durant l'époque de Kamakura (1185-1333). Il s'est alors développé en trois écoles principales, toujours actives aujourd'hui.

Sōtō : la voie de la simple assise

L'école Sōtō a été introduite au Japon par Dōgen Zenji au XIIIe siècle. Sa pratique principale est le Shikantaza (只管打坐), qui signifie « simplement assis ».

Il ne s'agit pas de chercher à « faire le vide dans l'esprit » ou à atteindre un état particulier. Il s'agit plutôt de s'asseoir en pleine conscience de tout ce qui surgit – pensées, sentiments, sensations corporelles – sans se laisser emporter ni les juger. Pour Sōtō, l'acte même de s'asseoir, accompli avec cette présence totale, est l'expression de l'illumination. Le chemin est le but.

De l'intérieur, l'expérience de Shikantaza débute souvent par un esprit agité et un corps agité. À mesure que l'on pratique, on revient simplement, encore et encore, à la posture et à la respiration. Avec le temps, les vagues de pensées s'apaisent. Il n'y a pas d'objectif à atteindre, seulement la simple vérité d'être présent à son corps et à son esprit, tels qu'ils sont. C'est un retour à un état naturel et serein.

Rinzai : aperçu à travers les kōans

L'école Rinzai fut fondée au Japon par le moine Eisai, également aux XIIe et XIIIe siècles. Sa principale caractéristique est l'utilisation des kōans (公案).

Un kōan est une affirmation ou une question déroutante posée par un enseignant à un élève. Parmi les exemples les plus connus, on peut citer : « Quel est le son d'une main qui applaudit ? » ou « Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ? »

Le but d'un kōan n'est pas d'être résolu par la logique. Il vise à épuiser l'esprit. En s'attaquant à une question à laquelle l'intellect ne peut répondre, l'étudiant est poussé vers une percée directe et intuitive, appelée kenshō ou satori . Le zen Rinzai se caractérise souvent par cette insistance sur l'effort intense menant à l'éveil soudain.

Travailler avec un kōan est un processus intérieur intense. Au début, l'esprit explore toutes les pistes, ce qui engendre une grande frustration. La pratique consiste à maintenir constamment la question du kōan en tête – en méditation assise, au travail, en mangeant. Puis, souvent au moment le plus inattendu, l'esprit pensant cède. La « réponse » n'apparaît pas sous forme de pensée, mais comme une réalisation directe et muette qui transforme complètement la vision de soi et de la réalité.

Ōbaku : l'hybride d'influence chinoise

L'école Ōbaku (黄檗宗) est la troisième et la plus jeune des écoles zen japonaises, fondée au XVIIe siècle par le moine chinois Ingen Ryūki.

L'Ōbaku est une sorte de capsule temporelle du Chán chinois de la dynastie Ming. Apparu plus tard, il conserve des pratiques différentes des anciennes écoles Sōtō et Rinzai.

Sa caractéristique la plus remarquable est sa nature mixte. Les temples d'Ōbaku pratiquent l'étude des kōans selon le style Rinzai, mais accordent également une grande importance au chant du nom du Bouddha Amida ( Nembutsu ). Ce chant est plus communément associé au bouddhisme de la Terre Pure, faisant d'Ōbaku un mélange unique de méditation zen et de pratique dévotionnelle.

Coup d'œil : le zen japonais

Pour clarifier les différences, nous pouvons comparer directement les trois écoles.

Fonctionnalité École Sōtō École Rinzai École Ōbaku
Chemin Éveil progressif Percée soudaine Pratique intégrée
Pratique de base Shikantaza (« Juste assis ») Étude des kōans Kōan + chant Nembutsu
Le rôle de l'enseignant Témoin et guide Challenger et testeur Responsable des rituels et des chants
Atmosphère Serein, Zen du fermier Dynamique, Zen du Samouraï Ritualiste, style chinois

La diffusion mondiale : le zen au-delà du Japon

Si le Japon est surtout connu pour son Zen en Occident, des traditions vibrantes et distinctes prospèrent dans d'autres régions d'Asie. Ces écoles puisent également leur origine dans le Chán chinois, mais possèdent chacune leur propre caractère unique.

Seon coréen : une approche unificatrice

En Corée, le Zen est connu sous le nom de Seon (선). Comme ses homologues, il vient directement du chinois Chán.

La caractéristique la plus marquante du Seon coréen moderne est son approche intégrée. La plus grande école, l'Ordre Jogye, est connue pour sa pratique combinant les deux pôles de l'apprentissage « soudain » et « progressif ». Le professeur national Jinul, figure clé du développement du Seon, a décrit cela comme « une illumination soudaine suivie d'un développement progressif ».

Cela signifie que même si un pratiquant peut avoir une révélation soudaine (la pratique du gong-an , terme coréen pour kōan, est essentielle), le travail n'est pas terminé. Cette révélation doit être développée et intégrée à la vie par une pratique continue et régulière. Aujourd'hui, l'Ordre Jogye représente la plupart des bouddhistes zen en Corée du Sud, faisant de son approche unifiée le trait distinctif de la tradition.

Vietnamien Thiền : Pleine conscience engagée

Thiền (thiền) est le terme vietnamien pour Zen. Bien qu'il ait de profondes racines historiques dans les écoles chinoises Linji (Lâm Tế) et Caodong (Tào Động), le Thiền vietnamien moderne est devenu connu mondialement grâce aux enseignements d'un seul homme : Thích Nhất Hạnh.

La tradition du Village des Pruniers, fondée par Thích Nhất Hạnh, accorde une grande importance au « bouddhisme engagé ». Il s'agit d'utiliser la pleine conscience non seulement sur le coussin de méditation, mais dans tous les aspects de la vie.

Cette pratique consiste à prendre conscience de ses activités quotidiennes : marcher, manger, faire la vaisselle ou écouter les autres. Le Thiền, sous cette forme, s'attache profondément à créer la paix, la compassion et la compréhension pour répondre aux souffrances sociales et environnementales. Des pratiques comme la méditation marchée et la respiration consciente sont essentielles, utilisées pour ancrer le pratiquant dans l'instant présent et le connecter au monde qui l'entoure.

Le fil conducteur

Après avoir exploré cet arbre généalogique diversifié, on pourrait croire qu'il existe une multitude de zens différents. Pourtant, toutes ces écoles sont reliées par un tronc et des racines communs. Malgré leurs méthodes variées, tous les types de bouddhisme zen partagent un ensemble de principes fondamentaux.

  • Expérience directe : La plus haute priorité est accordée à la propre compréhension personnelle de la nature de la réalité, plutôt qu’à la simple confiance dans la croyance ou les Écritures.

  • Zazen (méditation assise) : C'est le fondement de toute pratique zen. Qu'il s'agisse de l'assise silencieuse du Sōtō, du travail sur les kōans du Rinzai ou de la concentration sur la respiration du Thiền, la discipline de l'assise est essentielle.

  • Pleine conscience : La pratique consistant à porter une conscience claire et sans jugement sur le moment présent est présente dans toutes les écoles, tant dans la méditation formelle que dans la vie quotidienne.

  • La relation maître-élève : Le zen est une tradition transmise de génération en génération. L'accompagnement d'un professeur qualifié, capable d'orienter et de confirmer l'expérience de l'élève, est essentiel.

  • Le but de l'éveil : Le but ultime de chaque école est le même : s'éveiller à sa vraie nature et, ce faisant, se libérer de la racine de la souffrance.

Conclusion : Choisir un chemin

Nous avons voyagé des racines du Chán dans la Chine de la dynastie Tang jusqu'aux principales branches du Japon, et plus loin encore jusqu'aux traditions vivantes de Corée et du Vietnam. Chaque école offre une porte d'entrée différente vers la même montagne.

Le « meilleur » type de bouddhisme zen est une question très personnelle. Une personne peut s'identifier au calme paisible du Sōtō. Une autre peut être attirée par l'approche dynamique et stimulante du Rinzai. Une troisième peut trouver sa place dans la pleine conscience quotidienne et engagée de la tradition du Village des Pruniers.

En fin de compte, l'étape la plus importante n'est pas de choisir l'école idéale, mais simplement de commencer à pratiquer. S'asseoir, respirer et prêter attention, c'est faire le premier pas sur chacun de ces chemins.

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