Moine taoïste ou prêtre : un guide d'initié sur leur vie, leur chemin et leur objectif

Xion Feng

Xion Feng

Xion is a Feng Shui master from China who has studied Feng Shui, Bagua, and I Ching (the Book of Changes) since childhood. He is passionate about sharing practical Feng Shui knowledge to help people make rapid changes.

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Démystifier les gardiens du Tao

Lorsqu'on cherche des informations sur le clergé taoïste en Occident, on pense souvent d'abord à « moine taoïste ». Cela évoque l'image d'une personne vivant seule et uniquement concentrée sur des objectifs spirituels.

Bien que n'étant pas totalement erronée, cette opinion n'est pas complète. Le terme le plus approprié est Daoshi (道士), qui signifie « Maître du Tao ». En français, on parle généralement de prêtre taoïste.

La principale différence réside dans le fait que certains prêtres taoïstes vivent dans des monastères, tandis que beaucoup d'autres vivent en ville, se marient et ont des enfants. Ce guide explique cette différence fondamentale, qui découle des deux principales écoles du taoïsme.

Ce que couvre ce guide

  • Les deux principales écoles du taoïsme qui façonnent la vie d'un prêtre.
  • Un regard attentif sur leurs routines quotidiennes et leurs pratiques spirituelles.
  • Leurs devoirs sacrés et leur rôle dans la communauté.
  • Une comparaison claire avec le moine bouddhiste le plus connu.
  • Les changements et les défis modernes du prêtre taoïste.

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Les deux chemins d'un prêtre

Pour comprendre la vie d'un Daoshi, il est essentiel de connaître les deux principales écoles du taoïsme : Quanzhen et Zhengyi. Ces traditions régissent tout, du lieu de résidence d'un prêtre à son droit au mariage.

La voie monastique de Quanzhen

L'école Quanzhen (全真) ou « Perfection complète » correspond le mieux à ce que les Occidentaux considèrent comme un « moine taoïste ».

Wang Chongyang a fondé cette école au XIIe siècle. Les prêtres Quanzhen ne se marient pas, se nourrissent exclusivement de plantes et ne boivent pas d'alcool. Ils vivent ensemble dans des temples et des monastères appelés Guàn (观).

Leur objectif principal est la croissance intérieure, ou Neidan, par une assise silencieuse, une respiration spécifique et un programme quotidien strict. Le temple du Nuage Blanc à Pékin est un haut lieu de la tradition Quanzhen, où l'on peut découvrir la vie dévouée d'un moine tao.

La voie communautaire Zhengyi

D'autre part, l'école Zhengyi (正一) ou « Unité orthodoxe » montre un autre côté de la vie du clergé taoïste.

Les prêtres Zhengyi peuvent se marier, fonder une famille, manger de la viande et boire de l'alcool lorsqu'ils ne participent pas à des rituels, et vivent généralement dans leur propre maison plutôt que dans des monastères.

Leur travail spirituel est davantage axé sur l'aide à la communauté. Ils pratiquent des rituels, offrent des bénédictions, chassent les mauvais esprits et fabriquent des charmes de protection et de chance. Cette tradition, qui remonte à Zhang Daoling au IIe siècle de notre ère, est très répandue dans le sud de la Chine et à Taïwan.

Le rythme du Tao

Pour bien comprendre le chemin, il faut s'intéresser au quotidien d'un pratiquant monastique. Voici un aperçu d'une journée type dans un monastère de Quanzhen.

Réveil avant l'aube

Avant le lever du soleil, le son d'une cloche ou d'un battant de bois résonne dans les cours pavées. L'air est frais et calme.

Les moines se lèvent dans ce calme matinal pour se connecter à la forme la plus pure du Qi, ou énergie vitale, de la journée. La journée commence non pas par l'action, mais par le calme.

Ce moment est consacré à la méditation, une pratique souvent appelée Zuòwàng (坐忘), ou « s'asseoir et oublier ». Il s'agit de lâcher prise sur soi-même, ses pensées et le monde pour simplement être avec le Tao.

Écritures et chants du matin

Après la méditation, tout le monde se retrouve dans la salle principale pour le chant matinal. L'air est empli d'une douce odeur d'encens.

Il ne s'agit pas d'une prière comme dans les religions occidentales. C'est une forme de magie sonore. Les sons des chants, associés à des mouvements de mains spécifiques, aident à aligner votre énergie avec les schémas de l'univers.

Travail quotidien conscient

Une grande partie de la journée est consacrée à des tâches simples, comme balayer le terrain du temple, cultiver des légumes, préparer des repas ou réparer les bâtiments du temple.

Ce travail n'est pas une simple corvée. C'est une forme de méditation en mouvement. Balayer vous permet de pratiquer la pleine conscience, en faisant le vide dans votre esprit tout en débarrassant la cour des feuilles mortes. C'est la notion taoïste de Wu Wei (non-action) mise en pratique : facile, concentrée et fluide.

Étude et pratique de l'après-midi

L'après-midi est consacré à l'étude plus approfondie et à la croissance des Trois Trésors : Jing (essence), Qi (énergie vitale) et Shen (esprit).

Cela inclut souvent des pratiques physiques comme le Tai Chi (太极拳) ou le Qigong (气功), qui aident à construire et à déplacer le Qi dans le corps, rendant votre Jing plus fort.

On consacre également du temps à l'étude des principaux textes du taoïsme, comme le Dao De Jing et le Zhuangzi. Cet apprentissage nourrit le Shen, l'esprit, et apporte clarté et sagesse.

Rituels du soir et repos

À la tombée de la nuit, tout le monde se retrouve pour les chants du soir, clôturant la journée. Ce moment est souvent plus calme et plus méditatif que le rituel matinal.

Une dernière méditation silencieuse a lieu avant le coucher. Le rythme de la journée reflète le cycle cosmique du Yin et du Yang : l'énergie active et extérieure du jour cède la place à l'énergie calme et intérieure de la nuit, prête à renaître avec le soleil du matin.

Fonctions et pratiques de base

Les tâches d'un prêtre taoïste se répartissent entre le travail intérieur pour le développement personnel et le travail extérieur pour aider la communauté. L'orientation varie considérablement entre les écoles Quanzhen et Zhengyi.

Le travail intérieur : la culture de soi

C'est l'objectif principal de l'école Quanzhen, mais il est fondamental pour tous les Daoshi.

  • Méditation : La pratique clé, visant à atteindre un état de calme profond et de vide, permettant une sensation directe du Tao.
  • Alchimie interne (Neidan 內丹) : Ensemble de pratiques avancées utilisant la méditation, les images mentales et la respiration. L'objectif est de transformer les Trois Trésors (Jing, Qi, Shen) du corps pour créer un « embryon » spirituel, menant à la santé, à une longue vie et à l'immortalité spirituelle.
  • Pratiques alimentaires : Pour les moines, il est essentiel de ne pas manger de viande. On pense que cela purifie l'énergie du corps, réduit les passions néfastes et développe la compassion en évitant de tuer.

Le travail extérieur : servir la communauté

C'est la tâche principale du prêtre Zhengyi, qui agit comme un assistant spirituel clé pour le peuple.

  • Rituels et cérémonies (Fashi 法事) : Les prêtres Zhengyi sont experts en rituels complexes. Ils bénissent les nouvelles maisons et les nouveaux commerces, accomplissent des rites funéraires pour guider les morts et célèbrent de grandes cérémonies pour apporter paix et prospérité à la communauté.
  • Talismans et amulettes (Fu 符) : Un Daoshi utilise une écriture spéciale pour créer des Fu, ou talismans, sur du papier jaune, rouge ou noir. Ces talismans ne sont pas seulement destinés à l'apparence ; ils sont considérés comme des canaux d'énergie spirituelle, utilisés pour la guérison, la protection contre les mauvaises influences ou pour porter chance.
  • Divination et Feng Shui : En utilisant d'anciens systèmes comme le I-Ching (Yijing) ou en observant le flux d'énergie dans le sol (Feng Shui), les prêtres donnent des conseils sur les grands choix de vie, des déménagements commerciaux à l'endroit où placer une tombe.
  • Médecine traditionnelle chinoise : De nombreuses lignées taoïstes ont conservé une connaissance approfondie des herbes, de l'acupuncture et d'autres arts de guérison, considérant la santé du corps comme liée à la santé de l'esprit.

Prêtre taoïste contre moine bouddhiste

Pour beaucoup en Occident, le moine bouddhiste est l'image principale du pratiquant spirituel oriental. Une comparaison directe permet de clarifier le rôle unique du prêtre taoïste.

Différences fondamentales

Les idées fondamentales diffèrent grandement. L'objectif principal du taoïsme est d'atteindre l'harmonie avec le Tao – le principe naturel et fondamental de l'univers – menant à une longue vie spirituelle, voire à l'immortalité. Le bouddhisme vise quant à lui à atteindre le nirvana, un état de libération du samsara, le cycle sans fin de la souffrance, de la mort et de la renaissance.

Comparaison en un coup d'œil

Fonctionnalité Prêtre taoïste (Daoshi) Moine bouddhiste (Sengren)
Objectif ultime Harmonie avec le Tao, longévité spirituelle ou immortalité. Libération de la souffrance (Nirvana), échapper au cycle des renaissances.
Philosophie fondamentale Suivre la Voie (Tao), équilibre (Yin-Yang), non-action (Wu Wei). Les Quatre Nobles Vérités, le Chemin Octuple, le karma et la compassion.
Vue du corps Un microcosme de l'univers à cultiver et à préserver. Une source d’attachement et de souffrance à transcender.
La vie du clergé Varie selon l'école : peut être monastique (Quanzhen) ou vivre dans la communauté et se marier (Zhengyi). Strictement monastique et célibataire (dans la plupart des traditions Mahayana/Theravada).
Divinités/Focus Un panthéon de divinités, d'immortels (Xian) et d'esprits de la nature, avec le Tao comme principe ultime. Bouddhas, Bodhisattvas, mais l’accent ultime est mis sur les enseignements du Bouddha.
Tenue commune Souvent des robes chinoises traditionnelles (par exemple, noires, bleues ou grises), avec une coiffure en chignon distincte. Robe monastique à tête rasée safran, orange ou grise.

Le prêtre taoïste moderne

Au 21e siècle, le rôle du prêtre taoïste ne cesse de changer, faisant face à de nouveaux défis tout en restant fidèle aux anciennes traditions.

Gardiens de la culture

Souvent, les moines et prêtres taoïstes prennent soin des montagnes sacrées et des anciens temples de Chine. À ce titre, ils sont également des défenseurs de l'environnement, protégeant les sites naturels essentiels aux croyances taoïstes.

Ils sont également les gardiens vivants du patrimoine culturel, sauvegardant des traditions rituelles, des formes uniques de musique et des connaissances secrètes en médecine et en philosophie qui pourraient autrement être perdues.

Naviguer dans la modernité

Un défi majeur pour les véritables praticiens est la montée de la culture commerciale du « bien-être », qui vide souvent les idées taoïstes de leur sens profond. Le Daoshi moderne doit s'efforcer de distinguer la voie profonde du Tao des tendances New Age superficielles.

Internet a été à la fois bon et mauvais, permettant le partage de connaissances réelles avec des personnes du monde entier, mais aussi la propagation de stéréotypes et d’idées fausses.

Un regain d'intérêt

Malgré ces difficultés, de plus en plus de personnes s'intéressent à la philosophie taoïste, notamment en Occident. Les enseignements de Lao Tseu et de Zhuangzi sur la simplicité, le naturel et le lâcher-prise trouvent des adeptes dans un monde marqué par le stress, l'inquiétude et les excès de consommation.

Devenir un Daoshi

Le chemin pour devenir un prêtre taoïste ordonné n’est pas une étude superficielle, mais un engagement profond et à long terme.

L'appel et l'engagement

Tout commence toujours par la recherche d'un maître, ou Shifu (师傅). Il ne suffit pas de lire des livres pour devenir un Daoshi ; il faut être accepté dans une lignée spécifique et recevoir un enseignement direct de ses pratiques.

La première période de novice peut durer des années. Elle implique un travail de base, une étude fondamentale et une surveillance constante du maître pour tester la sincérité, l'humilité et la détermination de l'élève.

Le processus d'ordination

Bien que les détails varient selon la lignée, le chemin général suit une structure claire :

  1. Trouver un maître : être formellement accepté comme disciple dans une lignée Quanzhen ou Zhengyi.
  2. Période de noviciat : Une période de plusieurs années de formation intensive dans les Écritures, les rituels, la méditation et le service au temple.
  3. Vœux formels : prononcer les vœux sacrés de l'école, qui peuvent inclure des promesses de ne pas se marier, des règles alimentaires et un engagement à servir tous les êtres.
  4. Cérémonie d'ordination : Un rituel formel qui donne le titre de Daoshi, confère un nom monastique et enregistre officiellement la personne au sein de sa lignée et auprès d'une association taoïste nationale.

La voie durable

Plus qu'un moine

La vie d'un prêtre taoïste est bien plus diversifiée qu'un simple titre ne peut l'exprimer. Elle s'étend du moine taoïste célibataire et strict de l'école Quanzhen au ritualiste marié et axé sur la communauté de la tradition Zhengyi.

Leur chemin est un voyage profond d'harmonisation du soi avec le cosmos. C'est une vie consacrée à la fois à la croissance intérieure et, pour beaucoup, au service bienveillant des autres.

Dans un monde qui semble souvent chaotique et déconnecté, la sagesse durable du prêtre taoïste – une vie vécue en équilibre avec la Voie naturelle – offre une perspective intemporelle et puissante.

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