**Les trois piliers de la philosophie chinoise : confucianisme, taoïsme et légalisme expliqués**

Xion Feng

Xion Feng

Xion is a Feng Shui master from China who has studied Feng Shui, Bagua, and I Ching (the Book of Changes) since childhood. He is passionate about sharing practical Feng Shui knowledge to help people make rapid changes.

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Naviguer dans la pensée chinoise ancienne

L'ordre du chaos

Imaginez un monde fracturé. Une dynastie autrefois glorieuse s'effondre, laissant un vide politique rempli d'États en guerre. Pendant plus de 500 ans, la Chine a été le théâtre de conflits incessants, de bouleversements sociaux et de crises profondes. Ce furent les périodes tumultueuses des « Printemps et Automnes » et des « Royaumes combattants ».

Pourtant, de ce chaos est née une étonnante croissance de la pensée. Chercheurs et conseillers ont parcouru le pays, chacun proposant des idées pour résoudre les problèmes de la société.

En réponse à ce désordre généralisé, trois grandes écoles de philosophie chinoise ancienne ont émergé : le confucianisme, le taoïsme et le légalisme. Elles constituent le fondement de la pensée chinoise, et leur compréhension nous aide à saisir la richesse de la pensée de l'une des plus anciennes civilisations du monde.

Un guide de découverte

Ce guide explique les idées principales de ces trois écoles importantes. Nous explorerons leurs approches uniques et les solutions qu'elles proposent pour un monde en difficulté.

Nous commencerons par le confucianisme, voie de la croissance morale, du devoir social et de l'harmonie ordonnée. Il vise à construire une société juste en prenant en compte le caractère de chacun.

Nous aborderons ensuite le taoïsme, la voie de la simplicité naturelle, de l'action sans effort et de l'équilibre. Le taoïsme propose une vision différente, suggérant que le véritable ordre naît de l'alignement avec le flux de la nature, et non de l'effort humain.

Enfin, nous étudierons le légalisme, une approche pratique fondée sur un contrôle étatique fort, des lois strictes et un pouvoir central. Ce système rejette la moralité comme peu fiable et privilégie la confiance dans les systèmes et les règles.

En explorant chaque philosophie, en les comparant et en voyant leur impact durable, vous comprendrez les idées qui ont façonné la Chine et qui comptent encore aujourd'hui.

Les cent écoles de pensée

Un monde en désarroi

Pour comprendre l'importance de la philosophie en Chine, il faut d'abord situer le contexte historique. La période comprise entre 770 et 221 av. J.-C. environ a vu l'effondrement lent et violent de la dynastie Zhou.

Les rois Zhou avaient perdu le contrôle de leurs seigneurs. Le royaume se scinda en dizaines, puis en centaines, d'États rivaux, chacun luttant pour le pouvoir par la guerre et la politique.

Cette longue période de division a engendré des problèmes urgents nécessitant des solutions intellectuelles. Les penseurs de l'époque se sont interrogés sur des questions fondamentales soulevées par le chaos environnant :

  • Guerre et instabilité constantes : comment pouvons-nous mettre fin à la violence et créer une paix durable ?
  • L’effondrement des normes sociales et de l’éthique : qu’est-il arrivé à la moralité et comment pouvons-nous la restaurer ?
  • Perte d’une autorité centrale et unificatrice : qui devrait gouverner et pourquoi ?
  • Une crise de sens et de finalité : comment une personne peut-elle vivre dans des temps aussi troublés ?

Un marché d'idées

Cette période de réflexion intense est connue sous le nom de « période des Cent Écoles de Pensée ». Ce nom n'est pas un décompte exact, mais il témoigne de l'incroyable diversité des débats philosophiques de cette époque.

C'était un véritable marché d'idées. Des érudits itinérants, appelés shi (士), allaient d'État en État, prodiguant leurs conseils aux dirigeants. Un dirigeant qui adoptait une philosophie forte pouvait obtenir des avantages en matière de stratégie militaire, de gouvernance ou de soutien public.

Si le confucianisme, le taoïsme et le légalisme sont finalement devenus les écoles les plus influentes, ils n'étaient pas les seuls. Parmi les autres courants importants figuraient le mohisme, qui prônait l'amour universel et l'utilité, et l'École des Noms, axée sur la logique et le langage. Ce riche mélange d'idées témoigne de la profondeur de la pensée chinoise primitive, une époque consacrée à la recherche d'une voie viable pour l'humanité.

Le confucianisme : une société harmonieuse

Le Maître : Confucius

La figure centrale du confucianisme est Kong Fuzi (孔夫子), ou Maître Kong, connu en Occident sous le nom de Confucius. Il vécut de 551 à 479 av. J.-C., alors que l'autorité morale et politique de la dynastie Zhou avait presque disparu.

Confucius n'était ni un prophète ni un personnage religieux. C'était un enseignant, un érudit et un conseiller politique en devenir. Il se considérait comme un transmetteur de sagesse ancienne, et non comme un créateur d'idées nouvelles. Sa mission était de restaurer l'harmonie en ravivant les principes éthiques qu'il considérait comme les fondements d'une société stable et humaine.

Il croyait que le changement devait commencer par chaque individu. Un État ne pouvait être ordonné si son peuple et ses dirigeants n'étaient pas moralement bons. Ses enseignements, axés sur l'éthique, les relations sociales et le développement personnel, furent rassemblés par ses étudiants après sa mort dans un texte intitulé les Analectes (论语). Ce livre demeure la meilleure source pour comprendre ses idées fondamentales.

Les vertus fondamentales

Le confucianisme repose sur des vertus fondamentales que chacun doit cultiver, du simple citoyen à l'empereur. Ces vertus ne sont pas de simples idées abstraites, mais des guides pratiques pour la vie quotidienne.

  • 仁 (Rén) – Bienveillance, Humanité : C’est la plus haute vertu confucéenne, le fondement de toutes les autres. Rén est une profonde compassion pour autrui. Il reconnaît notre humanité commune. On le résume souvent par la version confucéenne de la Règle d’or : « N’impose pas aux autres ce que tu ne désires pas pour toi-même. » C’est la source profonde de l’action morale.

  • 礼 (Lǐ) - Bien-être rituel : Si Rén est le sentiment intérieur, en est l'expression extérieure. fait référence au système de normes sociales, de rituels, de coutumes et de codes de conduite qui structurent les relations humaines et la société. Cela comprend tout, de la manière de saluer quelqu'un à la manière appropriée de mener des funérailles ou une cérémonie. Pour Confucius, ces rituels n'étaient pas des gestes vides de sens ; ils constituaient la grammaire essentielle de la vie sociale, enseignant aux gens à agir avec respect et considération.

  • 义 (Yì) - Droiture : est la boussole morale qui aide une personne à reconnaître ce qui est juste et à agir en conséquence. C'est la capacité à juger une situation et à agir correctement, non par intérêt personnel, mais parce que c'est juste. Une personne comprend ses devoirs dans son rôle social et les remplit avec intégrité.

  • 孝 (Xiào) – Piété filiale : C'est la vertu du profond respect, de l'amour et du devoir envers ses parents et ses aînés. Pour les confucéens, la famille est le lieu de naissance de la moralité. La relation parent-enfant est le modèle de toutes les autres relations hiérarchiques au sein de la société, comme celle entre un dirigeant et ses sujets. En apprenant à être un enfant respectueux, on apprend à être un sujet loyal et un membre respectueux de la communauté.

La personne et l'État idéaux

L'objectif du développement personnel confucéen est de devenir un Junzi (君子), souvent traduit par « gentleman » ou « personne exemplaire ». Le Junzi n'est pas nécessairement né noble, mais il est une personne de caractère noble qui incarne les vertus de Rén , et . Le Junzi est instruit, discipliné et dévoué au service public.

Cet idéal s'étend à la conception confucéenne du gouvernement. Confucius s'opposait fermement à gouverner par la force et la peur. Il soutenait plutôt qu'un dirigeant doit montrer l'exemple. Un dirigeant vertueux, un véritable Junzi , inspirerait naturellement loyauté et bonne conduite à son peuple.

Cette croyance est liée au concept du Mandat du Ciel (天命, Tiānmìng). Dans ce contexte, le Ciel n'est pas un dieu personnel, mais une force morale cosmique. Il confère le droit de gouverner à un dirigeant juste et bienveillant, soucieux du bien-être du peuple. Si un dirigeant devient corrompu, cruel ou incompétent, il perd le Mandat du Ciel, et le peuple a le droit de se rebeller. Le pouvoir d'un dirigeant dépend de son comportement moral.

Disciples clés et évolution

Le confucianisme n'est pas resté le même après la mort de Confucius. Ses idées ont été développées et débattues par des générations de disciples, notamment Mencius et Xunzi.

Mencius (孟子), qui vécut environ un siècle après Confucius, est peut-être le confucéen le plus célèbre après le Maître lui-même. Il a notamment soutenu que la nature humaine est naturellement bonne. Il croyait que tous les êtres humains naissent avec les « germes » des vertus fondamentales ( Rén , , ), qui n'ont besoin que d'être nourries par l'éducation et un environnement propice pour s'épanouir. Pour Mencius, une mauvaise personne n'est pas intrinsèquement mauvaise, mais quelqu'un dont la bonne nature a été endommagée ou négligée.

Xunzi (荀子) se trouvait à l'opposé. Il soutenait que la nature humaine est intrinsèquement égoïste et sujette aux conflits. Il croyait que les gens naissent avec des désirs qui, s'ils ne sont pas maîtrisés, conduisent au chaos social. Pour Xunzi, la moralité n'est pas innée ; c'est une construction artificielle créée par les sages du passé. La bonté ne s'acquiert que par une éducation intense, une adhésion stricte aux rituels ( ) et un effort conscient pour maîtriser ses instincts fondamentaux.

Ce débat entre l’optimisme de Mencius et le réalisme de Xunzi montre la riche complexité de la pensée confucéenne, révélant qu’il s’agit d’une tradition vivante capable d’un dialogue interne profond.

Taoïsme : le chemin de l'harmonie naturelle

Les Sages insaisissables

Le taoïsme (ou taoïsme) propose une vision du monde qui s'oppose, à bien des égards, à celle du confucianisme, qui privilégie la structure sociale et l'effort éthique. Ses origines sont entourées de légendes, centrées autour de deux figures clés.

Le premier est Laozi (老子), qui signifie « Vieux Maître ». Il est traditionnellement considéré comme l'auteur du principal texte taoïste, le Tao Te King (道德经). Son existence même est controversée par les érudits ; il s'agit d'un personnage quasi légendaire qui aurait été contemporain de Confucius, un archiviste reclus qui, lassé de la vie de cour, s'enfuit dans les contrées sauvages de l'Ouest, laissant derrière lui sa sagesse dans un texte court et profond.

Le deuxième personnage clé est Zhuangzi (庄子), qui vécut au IVe siècle avant J.-C. Philosophe brillant, il développa les idées de Laozi à travers un recueil de récits fantastiques, de paradoxes et de dialogues imaginatifs. Si le Tao Te King est dense et poétique, le Zhuangzi est ludique et subversif, utilisant l'humour et l'allégorie pour remettre en question les idées reçues sur la réalité, la valeur et la connaissance.

Les concepts fondamentaux

Le taoïsme repose sur des concepts fondamentaux qui invitent à un changement radical de perspective, s’éloignant des préoccupations centrées sur l’humain et se dirigeant vers un alignement plus profond avec le monde naturel.

  • 道 (Dào) – La Voie : C'est le concept central, pourtant indéfinissable. La toute première ligne du Tao Te Ching affirme : « Le Tao que l'on peut raconter n'est pas le Tao éternel. » Le Dào est l'ordre naturel, sous-jacent et spontané de l'univers. Il est la source de toute chose, le processus cosmique dans lequel tout est impliqué. Ce n'est pas un dieu personnel à vénérer, mais un principe à comprendre et à suivre. On le décrit souvent comme une rivière qui coule sans effort, ou un « bloc de bois brut », plein de potentiel mais de forme simple.

  • 无为 (Wú Wéi) - Action sans effort : C'est le principe éthique principal du taoïsme. Wú Wéi est souvent traduit à tort par « inaction » ou « ne rien faire », ce qui conduit à considérer le taoïsme comme une philosophie paresseuse. Une meilleure traduction serait « action sans effort » ou « action sans contrainte ». Cela signifie agir de manière spontanée, naturelle et en harmonie avec le Dào . C'est l'opposé de l'effort, de la lutte ou de la tentative de forcer les choses. Un sage taoïste agit comme un batelier habile qui navigue sur les courants d'une rivière plutôt que de ramer à contre-courant. Cela contraste avec l'accent mis par Confucius sur l'effort conscient et l'adhésion à un rituel rigide.

  • 德 (Dé) - Vertu/Intégrité : Dans le taoïsme, n'est pas une vertu morale au sens confucéen. C'est le pouvoir ou la qualité inhérente qu'une chose particulière possède lorsqu'elle est dans son état naturel et en alignement avec le Dào . Un arbre a le d'un arbre ; un poisson a le d'un poisson. Pour une personne, est le soi unique et authentique qui émerge lorsqu'elle abandonne le conditionnement social et les désirs artificiels. C'est la vertu qui naît naturellement de la pratique du Wú Wéi .

  • 阴阳 (Yīn-Yáng) : Bien que n'étant pas exclusivement taoïste, le concept du Yin et du Yang est au cœur de sa vision du cosmos. Il représente le principe de dualisme et d'équilibre cosmique. Le Yin est associé au féminin, à l'obscurité, à la passivité, au froid et à la soumission. Le Yang est associé au masculin, à la lumière, à l'activité, à la chaleur et à l'affirmation. Il ne s'agit pas de forces opposées dans une lutte entre le bien et le mal ; ce sont des aspects complémentaires d'un tout unique, dont l'interaction dynamique anime les processus de l'univers. L'harmonie réside dans leur équilibre.

L'idéal taoïste

L'homme idéal dans le taoïsme n'est pas l'érudit-officiel consciencieux du confucianisme, mais le sage (圣人, shèngrén). Le sage taoïste s'est vidé de son ego, de son ambition et de son orgueil intellectuel. Il est humble, flexible et profondément en phase avec les rythmes de la nature. Il embrasse la simplicité et rejette les distinctions artificielles et les jugements de valeur imposés par la société.

Cet idéal s'étend à la vision taoïste de la gouvernance. Alors que Confucius recherchait un État parfaitement ordonné et dirigé par un modèle moral, les taoïstes prônaient une approche minimaliste et non interventionniste. Le Tao Te King suggère que le meilleur dirigeant est celui dont les sujets remarquent à peine son existence.

Le gouvernement idéal n'impose pas de lois complexes, d'impôts élevés ni de projets ambitieux. Il fait plutôt confiance à la capacité naturelle du peuple à trouver l'harmonie lorsqu'il est laissé à lui-même.

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